나의 발자취
Coronavirus:la revue de presse française 본문
프랑스 언론에서도 내가 구독하는 모든 세계 뉴스들도 코로나 이야기가 한창이다. 서서히 침체기가 보여 경제와 정치면이 대면을 장식하는 국내신문과는 달리 아직 코로나의 열기가 가시지 않은 모양이다. Le Figaro, Libération, La Provence, La Charente Libre 각각이 이야기하는 코로나사태에 대한 의견, Frédéric Couteau와의 대화를 들으며..
흥미롭다. 프랑스 언론 특유의 분위기랄까, 국내 언론은 코로나를 겪으며 사회적 거리두기, self quarantine 을 할 때, 온라인서버구축의 강력한 실력, 의료진들의 기술 및 방역체계, 시민의식, 재택 라이프스타일 공유문화(달고나커피나 탕후루 같은 디저트 만들기..?ㅎㅎ) 등등에 대해 주로 이야기를 했다면 프랑스는 철학적인 관점으로 접근하는것이 흥미롭다. 우리가 얼마나 사회적 동물이었는지 반추하게 되었으며 사회적 거리두기를 하는동안 삶을 어떻게 살아가야하는지 배운다는 이야기를 하는것이 ㅎㅎ한 마디로 l’opportunité de cultiver soi-même 인 것이다. (이상 피가로와 리버라숑) 라 프로방스는 희망적인 반면 라 샤랑트는 경각심을 가진것처럼 앞으로 다가올 삶이 전과 같지 않을것이라 말하며 주의를 가질것을 요구하는..
Du moins une immense majorité de Français confinés à domicile en raison du coronavirus. Situation inédite, étonnante, reposante pour certains, stressante pour d'autres...
« Les Français, groggy(권투용어이나 fatigué와 같음), découvrent que l’ennemi qu’ils imaginaient virtuel est à leurs portes ; et leur interdit de sortir, s'exclame Le Figaro. Opéras, ballets, concerts, expositions, pièces de théâtre, cinéma, le spectacle est terminé. Ne circulez plus, il n’y a rien à voir : telles sont les consignes. Le confinement sonne le glas d’une civilisation axée sur les loisirs à gogo, les voyages, les soirées insouciantes entre amis. »
Et Le Figaro de s'interroger : « Que faire lorsque toute vie sociale est prohibée ? Et bien apprendre, réapprendre à vivre ; autrement. Avec soi-même, avec ses proches. Épreuve de vérité. Sous le choc de cette déflagration historique, bien des choses vont changer, pointe le journal. La première contrainte, c’est de prendre, de reprendre son temps. Le temps de parler, de regarder, d’écouter. Dans un univers désormais clos, des activités oubliées vont retrouver grâce, des gestes simples : lire, écrire, bricoler, jouer d'un instrument, cuisiner ; et, pourquoi pas, réfléchir. Bref, conclut Le Figaro, d’une manière ou d’une autre, une occasion unique nous est donnée de nous cultiver ; nous-même ou notre jardin. »
Nathalie Amar :
Et paradoxe, relève Libération, Frédéric, cette solitude forcée nous montre combien nous sommes des animaux sociaux...
Frédéric Couteau :
Oui. « Cet enfermement provisoire met en lumière le rôle soudain décisif de la société représentée et organisée par son État, pointe Libération dont chacun, empêché d’agir, dépend désormais presque entièrement. L’État qui édite les règles sanitaires pour limiter les pertes humaines, l’État qui lutte contre le virus grâce à des services publics dont on redécouvre l’utilité précieuse, l’État dont on ne déplore plus les coûts excessifs mais qu’on presse au contraire de dépenser sans compter pour aider l’hôpital public, pour garantir la sécurité, pour voler au secours des plus faibles, pour maintenir autant que possible le fonctionnement normal de la vie économique. Ce sera peut-être la grande leçon de cette crise, estime Libération. À la hausse : les valeurs d’action collective. À la baisse : le "chacun pour soi" des sociétés contemporaines. On pressent un tournant historique qui réhabilitera la société, loin de l’utopie épuisée de l’individu roi. »
Nathalie Amar :
« Chacun chez soi, mais tous ensemble », renchérit La Provence.
Frédéric Couteau :
« Les bandes de copains, les parents, les collègues, les amants s’apprêtent à se séparer pour un temps que personne ne sait encore exactement évaluer et il en faut des liens, de la chaleur humaine et de l’amour, pour s’accompagner dans cette étrange aventure. On s’envoie des blagues par Internet, des montages photo. On fabrique des emplois du temps aux enfants. On parle de la fête, qui sera forcément la plus belle en fin de confinement, on parle de ce moment où nous nous retrouverons avec nos barbecues de printemps, nos terrasses, nos comptoirs, nos librairies, nos théâtres, nos restaurants préférés. Mais, mais en attendant, soupire La Provence, on se replie, on se retranche à l’intérieur. Les journées seront longues, et mornes sans doute parfois. Mais à 20 h, à nos fenêtres, sur nos balcons, nous pouvons chaque soir nous retrouver quelques instants, pour applaudir les soignants, leur dévouement, leur courage, leur sens de l’éthique et leur expertise. »
Nathalie Amar :
« Et désormais, plus rien ne sera comme avant », affirme pour sa part La Charente Libre.
Frédéric Couteau :
« Pour notre vie d’abord et celle de nos proches. Balayées, nos certitudes sur la guerre, ici n’existant que dans nos livres d’histoire. Que la mort qui rôde c’est là-bas, loin de nous et au cœur d’autres civilisations. L’enfer n’est pas l’ailleurs, il s’invite à notre table, pointe La Charente Libre, dans les caresses de notre enfant comme dans les baisers aux grands-parents. Et tout ce qui était impossible hier devient vital aujourd’hui. L’économie ne pouvait pas ralentir pour sauver la planète, elle doit s’arrêter pour sauver ses habitants, s'exclame le quotidien charentais. La dette était un chiffre à maîtriser, et bien la laisser filer devient notre salut. La croissance est déjà un vieux souvenir. Un monde s’éteint pour permettre de nous réveiller. Ce n’est pas un pays qui se met en quarantaine. C’est toute une idée qui s’en va, conclut La Charente Libre. Celle obsédée par les biens mais qui oublie d’investir sur les liens les plus précieux. L’air que nous respirons, les soins que nous nous partageons. Qu’allons-nous faire de tout ça ? »
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